Alsace cavalière - La région n° 1 en France des licences délivrées par la Fédération Française Equestre

 Passionné de cheval, lui-même cavalier mais non professionnel, Jean-Pascal Jobst est devenu président du Comité régional d'équitation d'Alsace par le biais d'une vie associative très dense dans notre région. En cette fin août, il clôture l'exercice 2011 de sa structure avec satisfaction. « 175 clubs recensés dont quinze nouvelles structures, déclare-t-il, et plus de 20 200 licenciés. Il y a dix ans, en 2001, nous en comptions 12 000. Cet engouement pour le cheval se retrouve partout en France où l'équitation représente la troisième fédération sportive du pays après le foot et le tennis. »

 Le développement de l'équitation de poneys, un facteur déclenchant

 Mais comment expliquer cette montée en puissance d'une activité longtemps considérée comme élitiste ? «  Le développement de l'équitation à poneys depuis une quinzaine d'années a certainement joué un rôle en enclenchant une fidélisation, précise Jean-Pascal Jobst. Les trois quarts de nos licenciés ont moins de 18 ans et beaucoup ont commencé très jeunes en montant des poneys et en profitant d'une pédagogie de plus en plus ludique. Le temps des hurlements dans les manèges est heureusement révolu ! »

 À noter également le fait que l'Alsace soit la plus « cavalière » des régions de France alors que rien dans ses traditions ne le justifie. «  Il est vrai que nos primo licenciés se réinscrivent en nombre et que nous sommes en pointe au niveau national, confirme Jean-Pascal Jobst. Cela est sans doute dû à une série de facteurs croisés. La qualité des clubs d'une part, le sérieux des enseignants auxquels le comité régional propose des formations d'autre part, et enfin, la beauté des paysages qui incite à un tourisme équestre particulièrement important et bien géré chez nous. »

 Que l'on ne s'y trompe pas cependant, l'équitation ne se pratique pas qu'à la campagne comme en atteste la répartition des clubs et des licences en Alsace. 1/3 sur le Haut-Rhin, 2/3 sur le Bas-Rhin avec «  une proportion très importante sur Strasbourg et la CUS un peu élargie ».

 « Les jeunes peuvent s'y rendre en bus, explique Jean-Pascal Jobst en précisant que, parallèlement, une dizaine de structures se sont ouvertes cette année en milieu rural car certains cavaliers - des adultes en l'occurrence - n'hésitent pas à rouler une vingtaine ou une trentaine de kilomètres pour faire du cheval en pleine nature ».

 Voit-il l'équitation alsacienne aborder l'avenir au grand galop alors même que, sous la pression de l'Union européenne, la TVA dans ce secteur risque fort de passer de 5,5 % au taux plein de 19,6 [cf. DNA du samedi 27 août] ?

 « Le développement de l'activité interpelle les décideurs »

 « Nous sommes en phase de développement, constate-t-il, et il s'agit d'un sport et d'un loisir passion, ce qui m'incite à l'optimisme. Mais il est sûr que cette nouvelle est une menace pour le secteur. »

 Outre la coordination des compétitions, des championnats et de certaines sélections, le comité qu'il préside a pour mission de représenter l'équitation auprès des collectivités locales et territoriales.

 C'est le premier employeur sportif en France

 Un rôle important appelé à se développer dans un climat dont il reconnaît qu'il a lui aussi évolué ces dernières années. «  Objectivement, nous étions très en retard par rapport aux autres disciplines sportives mais le développement de l'activité interpelle les décideurs surtout parce que l'équitation est le premier employeur sportif en France et que toute une activité économique lui est liée. Au niveau de l'emploi avec des métiers comme moniteurs, palefreniers, soigneurs, maréchaux-ferrants, marchands de matériel d'équitation, de vans, de camions mais aussi en ce qui concerne l'évolution du secteur agricole. Certaines étables sont transformées en écuries par exemple et la valorisation de l'herbage requise par les équidés est loin d'être négligeable. Les chevaux comptent dans l'économie alsacienne. Ils sont d'ailleurs bien présents dans le paysage et il suffit d'emprunter la piste cyclable autour de Strasbourg pour s'en rendre compte. »

 Et l'élevage ?